Bassirou Diomaye Faye, président de la République du Sénégal
Lors de sa participation à la 4ᵉ conférence internationale sur le financement du développement à Séville, en Espagne, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a plaidé pour une refonte des mécanismes de financement mondiaux, appelant à des instruments innovants, mieux régulés et adaptés aux besoins de l'Afrique.
Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a coprésidé avec le chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez une table ronde de haut niveau placée sous le thème : « Vers une architecture de la dette souveraine orientée vers le développement ».
L'événement, tenu en marge de la 4ᵉ Conférence internationale sur le financement du développement (FFD4), à Séville, le 2 juillet, a été l'occasion pour le président sénégalais d'aborder avec vigueur la question de la dette souveraine et appeler à une révision en profondeur des critères et mécanismes d'évaluation des agences de notation.
Une architecture de la dette « inéquitable » pour les pays en développement
Lors de son intervention, Bassirou Diomaye Faye a pointé le caractère « inéquitable » de l'architecture actuelle de la dette souveraine. « Nous avons réaffirmé une conviction simple : l'architecture actuelle de la dette n'est pas appropriée. Elle est inéquitable et souvent déconnectée des réalités de nos économies et de nos priorités en termes d'accès à l'éducation, à la santé, à l'eau ou à une alimentation saine et suffisante », a-t-il souligné.
Appelant à une « réforme de la gouvernance économique et financière mondiale afin de corriger les déséquilibres systémiques hérités du passé et qui continuent d'entraver nos efforts internes de développement », Bassirou Diomaye Faye a plaidé pour plus d'équité dans la gestion de la dette, pour une justice fiscale internationale, pour l'accès élargi aux financements et pour accorder la priorité à l'humain.
Réviser les critères d'évaluation des agences de notation
Bassirou Diomaye Faye a également souligné la nécessité de réviser en profondeur les critères et les mécanismes des agences de notation.
Selon le président sénégalais, les pratiques actuelles des agences de notation « renchérissent considérablement les conditions d'accès au crédit et de remboursement » d'où la nécessité de « convenir de mécanismes de restructuration plus justes, plus diligents et plus prévisibles, avec des clauses de suspension automatiques en cas de choc ».
Les autres propositions de Bassirou Diomaye Faye
L'intervention du président sénégalais a aussi été marquée par plusieurs propositions incluant la réforme du cadre commun du G20 pour une meilleure coordination internationale, le renforcement du rôle des banques publiques de développement dans le financement résilient et la nécessité d'inclusion systématique des créanciers privés dans les processus de restructuration.
Il a conclu son intervention en réaffirmant l'engagement de son pays à porter, avec constance et responsabilité, la vision d'une gouvernance de la dette plus équitable, plus humaine, et résolument tournée vers le développement durable, selon un communiqué issu de la présidence sénégalaise.